FIV et limite d’âge: le point de vue d’un médecin
Je suis le Dr Senai Aksoy, médecin spécialiste en médecine de la reproduction. Aujourd’hui, je vous invite à réfléchir profondément à un sujet important: la limite d’âge dans le cadre des traitements de FIV.
Il est un fait indéniable, universellement reconnu, que la capacité reproductive de la femme est intrinsèquement liée à son âge. En effet, l’avancée en âge conduit à une diminution progressive de la réserve ovarienne, impactant de ce fait les probabilités de conception. Cette réalité s’applique avec la même acuité au traitement de FIV.
Selon les études statistiques, il est observé que le taux de grossesse pour des patientes âgées de 43 à 45 ans ne dépasse guère les 10%. Au-delà de 45 ans, la probabilité d’une grossesse se fait extrêmement rare.
Lorsque ces vérités scientifiques sont partagées avec nos patientes, il arrive, et c’est bien naturel, que certaines d’entre elles peinent à accepter cette réalité, parfois même avec un brin d’irritation. Néanmoins, omettre de partager ces données serait synonyme d’une défaillance dans notre devoir d’information, frôlant même le subterfuge.
Nous, en tant qu’artisans de la médecine de la reproduction, portons certes le désir ardent d’appliquer nos traitements. Cependant, il est impératif que nos patientes soient pleinement informées avant d’entamer ce parcours, pour qu’elles puissent prendre une décision éclairée et en toute liberté.
Pour ma part, je me dois d’être franc : je déconseille vivement le recours à la FIV pour les patientes au-delà de 45 ans. Ces traitements, bien que porteurs d’espoir, peuvent s’avérer éprouvants tant sur le plan physique, émotionnel que financier. Si les chances de succès frôlent l’inexistence, il serait peut-être sage de renoncer à cette entreprise.
Il est vrai que nombre de patientes désirent tenter l’expérience par elles-mêmes avant de se rendre à l’évidence. Dans ces circonstances, mon rôle est de m’efforcer de les accompagner avec la plus grande rigueur scientifique, en minimisant les dommages potentiels de cette expérience.
Permettez-moi, à présent, d’aborder ce sujet avec une touche plus personnelle.
Je suis pleinement conscient de la complexité émotionnelle entourant le désir d’enfant. Pour ces femmes qui ont nourri le rêve de maternité pendant de longues années, voir s’éteindre ce rêve après 45 ans est d’une tristesse incommensurable.
Cependant, il est de notre devoir de faire face à cette réalité avec lucidité et pragmatisme.
Le traitement de FIV n’est pas un remède miracle mais un parcours médical avec ses risques et incertitudes. Passé 45 ans, les chances de succès sont minimes, et l’échec du traitement pourrait entraîner des conséquences dévastatrices tant sur le plan physique qu’émotionnel.
C’est pourquoi, avec toute la responsabilité qui m’incombe, je ne saurais conseiller la FIV après 45 ans.
Toutefois, il ne s’agit là que de mon point de vue. Si vous envisagez de poursuivre ce chemin après 45 ans, je vous invite à une réflexion approfondie, en pesant soigneusement les risques et les enjeux.
Avant de prendre une décision, je vous encourage vivement à solliciter l’avis d’un expert.
Au final, le choix vous appartient.
Je vous souhaite des décisions éclairées et des jours empreints de santé et de sagesse.